26 févr. 2008
- le "darling des médias "
Depuis son intervention sur France culture, le maire de Saint-Céneri-le-Gérei n'a plus une minute à lui. Il mène ses campagnes entre deux interviews.
Courte barbe blanche, moustache, cheveux bien coiffés, pantalon de velours côtelé, Ken Tatham est un monsieur distingué. Son accent, à peine perceptible après 41 ans passés en France, rappelle ses origines britanniques. Né dans le nord de l'Angleterre il y a 62 ans, il ne pensait pas du tout s'engager dans la politique et encore moins outre-Manche. « Je suis arrivé en France pour épouser ma femme. Nous devions ensuite nous installer en Afrique du Sud, mais nous sommes finalement restés. Ce n'est qu'après une rencontre avec François Bayrou que je suis entré en politique, par la petite porte. »
Vendredi 15 février sur France culture, Ken Tatham était l'invité de l'émission « Travaux publics », sur le thème « Migrations dans le Perche ». Depuis, tous les médias se l'arrachent. À croire que l'accent british du maire franco-anglais de Saint-Céneri-le-Gérei, dans l'Orne, a provoqué un séisme dans le monde de la presse.
La BBC, l'AFP, Le Times, TF1... tous ont fait écho de sa candidature aux cantonales sur Alençon 1, face à Joaquim Pueyo.
« Le seul maire anglais de France », comme il se présente lui-même, s'amuse de cette ferveur soudaine. « Certains médias m'avaient déjà suivi lors de ma première candidature à Saint-Céneri, puis lors des élections européennes avec Jean-Louis Borlanges. Mais c'est vrai que là, c'est un peu démesuré. »
Après quatre décennies dans l'Hexagone, un mai 68 passé à Paris et la double nationalité acquise en 1993, Ken Tatham se sent plus français qu'anglais. « Même si on n'oublie jamais ses origines, j'avoue que tous mes amis ici sont Français. »
Il a pourtant mis en place un groupe de conseil aux nouveaux arrivants... anglais, qui, perdus dans notre système administratif, cherchent une épaule amie sur laquelle s'appuyer. « Et j'ai aussi expliqué à des Anglais de ma commune qu'ils pouvaient s'inscrire sur les listes électorales, car ils ne le savaient pas... »
Audrey TAMINE.
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