3 juil. 2012

Alain Lambert rencontre les frondeurs à huis clos

Le président du conseil général de l'Orne a rencontré dimanche Jérôme Nury et Patrick Mussat. Une guerre d'usure est lancée entre Orne Avenir et Alain Lambert.


C'est un peu la « drôle de guerre » où chacun compte ses troupes en se regardant de part et d'autre de la ligne de front. Le torchon brûle entre le groupe Orne Avenir et le président du conseil général, Alain Lambert, depuis déjà une semaine. Certains parlementaires prédisent un départ d'Alain Lambert « avant le 14 juillet ». Mais d'autres conseillers généraux parient sur la ténacité du patron du département, et l'effritement du « groupe des 20 » qui réclame la démission du président. Sans qu'aucun n'ait confirmé l'information, trois ou quatre « frondeurs » regretteraient de s'être engagés dans ce mouvement d'opposants à Alain Lambert « C'est à n'y rien comprendre : Alain Lambert a annoncé qu'il quitterait la présidence dans 22 mois en 2014. Le faire partir maintenant de l'Orne, c'est se tirer une balle dans le pied. Alain Lambert est le seul capable de boucler le montage du budget 2013 de l'Orne. Il a fait beaucoup pour l'Orne », martèle le maire (UMP dissident) de Vimoutiers, Guy Romain.« Des questions de politique nationale »
En coulisses, les tractations vont bon train : le président du conseil général de l'Orne a confirmé hier « avoir rencontré Patrick Mussat et Jérôme Nury, alors que j'étais moi-même accompagné du conseiller général André Dubuisson ». Rencontre qui s'est déroulée à l'hôtel du département. Curieusement, Jérôme Nury n'a voulu « ni infirmer, ni confirmer cette rencontre », alors qu'Alain Lambert n'a fait aucune difficulté pour en parler. Et l'a qualifiée de « dialogue courtois. J'ai compris que la nature de notre différend portait sur des questions de politique nationale et ne visent en aucun cas des questions de gestion du département ». Selon Alain Lambert, les deux parties sont convenues de se revoir.
Côté « Orne Avenir », le groupe qui réclame le départ d'Alain Lambert a confirmé hier « maintenir sa menace de refus de siéger à la commission permanente » qui doit se tenir vendredi 6 juillet. Une menace que relativise Alain Lambert, qui n'a rien perdu de sa détermination et parie sur une guerre des nerfs et d'usure : « l'obligation du quorum, lors de la commission permanente, tombe lors de la seconde convocation », précise le président du conseil général. Autrement dit : plus de quorum obligatoire si une seconde convocation est nécessaire en commission permanente. « Mais il faudra faire payer aux contribuables Ornais ces frais de déplacement inutiles des conseillers généraux venus lors de la première commission permanente ».
« Bouc émissaire »
Hier après-midi, des adhérents du Nouveau-centre Ornais ont pris fait et cause pour Alain Lambert : Bruno Charuel, Marie-Noëlle Hoffmann, Marc Lepicard, Patrick Lindet, Ken Tatham ont signé un communiqué dans lequel ils posent une question : « vingt conseillers généraux autoproclamés Avenir de l'Orne pensent-ils sincèrement servir notre département par leur excès de langage et voie de presse interposée ? [...] Alain Lambert mérite-t-il un tel assaut de haine, d'ingratitude et d'indignité ? Doit-on rappeler ce que l'Orne et nombre de ces conseillers généraux lui doivent ? [...] Les candidats déçus ne doivent pas faire du président du conseil général le bouc émissaire de leurs échecs ».
Resté silencieux depuis le début de la crise, le sénateur-maire de Mortagne-au-Perche, Jean-Claude Lenoir, a « nié formellement » apporter son appui au groupe des frondeurs. Quand bien même Guy Romain, à Vimoutiers, n'en démord pas : « tout ça a démarré avec les sénatoriales : Jean-Claude Lenoir et Alain Lambert se détestent ! ». Alain Lambert mène une guerre d'usure et rappelle que « si Jérôme Nury veut être le prochain président du conseil général, il devra donc abandonner son mandat de maire de Tinchebray, puisqu'il n'a pas de mandat de parlementaire. Quant à Patrick Mussat, il est encore plus occupé que moi à Paris ». Entre Alain Lambert et Orne Avenir, c'est coup pour coup.

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